Importante verseuse d'origine tibétaine ou népalaise, en laiton et cuivre repoussés à la main, richement décorée :
- Sur le haut de la panse et le col, présence des signes auspicieux bouddhiques (Ashtamangala = 8 signes bénéfiques que sont le vase, la fleur de lotus, le nœud sans fin, la roue du Dharma, les deux poissons, le parasol, la bannière de victoire, la conque) sur fond de nuages en volutes
- La panse ovoïde est flanquée au milieu de deux Kirtimukha protecteurs (visage glorieux)
- L'embouchure est coiffée d'un capuchon maintenue par une chaînette et surmonté de joyaux enflammés (Ratna = vertus transcendantes ou Paramitas qui correctement cultivées apportent des trésors incommensurables)
- Le bec et l'anse sont zoomorphes, avec des têtes de dragons très expressives, la gueule ouverte.
La fonction première de cet objet est incertaine, toutefois il est très probable qu'il s'agisse d'une aiguière rituelle, plus qu'une verseuse à usage domestique généralement de conception assez rustique. Ce type d'aiguière se nomme "Maṅgala-kalasha" ou vase de bon augure, vase de cérémonie. Le terme "Kalasha" renvoi aussi aux plumes de paons, car ces plumes (dont les yeux symbolisent la sagesse des cinq Bouddhas et les brins dorées les moyens habiles pour atteindre l'Eveil), sont traditionnellement placées dans l'embouchure et servent au Lama pour l'aspersion d'eau consacrée (= capacité à dispenser d'infinies bénédictions à tous les êtres pour leur libération) Le paon est un allié séculaire du panthéon Hindou, car il est un tueur de serpents (= transmutation des poisons), donc protecteur contre les forces telluriques défavorables. Parfois, les plumes de paons sont mêlées à des brins d'herbe Kusha, réputée pour accroitre la longévité.
Ici le bec se termine par une tête de dragon, ce qui est plutôt singulier puisque habituellement le bec, sans enjolivement terminal, s'élève simplement telle une trompe de la bouche d'un Makara à sa base.