Elégant petit autel bouddhiste en bronze doré d'origine birmane. Curieux dans sa conception en moulage de haut-relief, avec au premier plan un bol à eau bénite (Nam Mön) surmonté d'un gardien du monde souterrain Phaya Nâga, un éléphant et un singe sur les côtés qui se détachent clairement de l'ensemble de la composition.
Ce sont ces deux derniers animaux qui signent le thème narratif de l'objet de culte : Dhammapada-atthakatha 1.58ff. ou l'épisode du Bouddha Shakyamuni dans la forêt de Parileyya. Parileyya est aussi le nom de l'éléphant et Madhu-Dayin le singe (= "donneur de miel", comme nom et épithète)
Le récit indique que dans la dixième année après son Eveil, le Bouddha constatant qu'il ne pourrait mettre fin à une querelle parmi les moines de Kosambi, il partit seul dans la forêt, et demeura au pied de l'arbre Bhaddasāla. Là, l'éléphant solitaire Parileyya entrepris de prendre soin de lui, et apporta entre autre des fruits. Tandis que le singe Madhu-Dayin lui proposa un rayon de miel que le Bouddha accepta. Fou de joie, le singe sautant d'arbre en arbre tomba sur une souche et mourut sur le coup, mais renaîtra à Tāvatimsa (monde paradisiaque des Dévas) Quant à l'éléphant, lorsque le Bouddha quitta la forêt pour revenir à Sāvatthi à l'invitation d'Ananda venu le chercher avec cinq cents moines, ne pouvant le suivre en ville sans risque il eu le cœur brisé à en mourir, toutefois il renaitra lui aussi à Tāvatimsa dans un palais d'or.
Nous voyons ici distinctement sur ce bronze les deux animaux tendant leurs présents au Bouddha en méditation sous l'arbre, alors que d'autres Bouddhas tutélaires, oiseaux, Arhats complètent la scène.