Peinture en Thangka (= rouleau) d'école népalaise, cousue sur un brocart avec des dessins de fleurs de lotus brochés et soulignés de fil d'or. Ce Thangka est le support de méditation d'un champ pur, avec en partie centrale l'édifice ou palais protégé par une triple enceinte infranchissable de flammes de sagesse et du lotus à mille pétales.
Les portes aux quatre points cardinaux (les 4 incommensurables) sont ici remplacées de façon atypique par des têtes de Makaras avec des flammes jaillissant de leur gueule ouverte. Au sommet de chaque porte figure le Bouddha primordial (Samantabhadra = infiniment bon) de couleur bleu nuit comme l'espace infini : corps absolu (Dharmakaya) amenant au-delà des formes et des concepts. Au milieu, dans un ultime cercle inclus au sein d'un carré orienté comme un Visvavajra, trône le seigneur du Mandala, le Bouddha Shakyamuni dans un état de stabilité absolue. Au-delà des limites du palais, huit directions montrent les scènes des huit charniers (mort des huit consciences de l'individu ordinaire) où sont révélés et pratiqués les Tantras, personnifiés par des divinités courroucées (Hérouka = "buveur de sang", une peau de tigre comme vêtement car tout sentiment de haine ou d'aversion a été subjugué. En union Yab-yum avec leur parèdre, pour symboliser la destruction des obstacles grâce au mariage indissoluble des moyens habiles et de la compassion dans la mise en œuvre du Vajrayana ) et des Joyaux en bouquets au bas de l'œuvre.