Tsa Tsa Tse Lha Nam Sum (x2)

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Belle paire d'amulettes votives tibétaines en argile moulée et cuite, de couleur écrue. Enfichées sur un support sur-mesure en plexiglass.
Ce sont deux "Tsa Tsa" (ou Tsha Tsha), en bon état de conservation, malgré des signes de restauration pour l'une d'entre elles.
Le concept de Tsa Tsa fût importé d'Inde au Tibet dès le VIIIème siècle, où il bénéficie toujours d'une grande popularité.
Confectionnés en très grand nombre, leur destination peut se résumer en trois grandes catégories : les rituels mortuaires (Gdung Tsa = Tsa Tsa relique), l'élévation d'un nouveau Stupa (Chorten) et les buts apotropaïques notamment pour écarter les maladies.

Cette présente paire de Tsa Tsa rentre dans ce troisième groupe d'objectifs, puisqu'ils affichent en relief la triade des classiques "divinités de longue vie" (Tse Lha Nam Sum) : le Bouddha Amitayus en haut (vie incommensurable) détenant le vase d'Amrita, Tara blanche à gauche (protection contre les huit peurs, longévité) et Namgyelma à huit bras à droite.
Les pratiques tantriques de prolongement de la vie sont essentielles dans le bouddhisme Vajrayana. Il ne s'agit pas simplement de "profiter" au maximum de son existence dans un sens ordinaire hédoniste, mais bien de bénéficier le plus longtemps des possibilités d'Eveil qu'offre la précieuse condition humaine.
Lorsque ces pratiques sont tournées vers les Maîtres, elles cherchent à ne jamais tarir la source de bonheur, d'inspiration et de sagesse véritable pour tous les êtres ("Zhabpé kal gyé bardou ten gyour chik" = puisse leur vie être préservée durant des centaines de Kalpas)
Les Tsa Tsa de protection peuvent renfermer des restes corporels de la personne à qui ils sont destinés ou bien d'un Lama qui va ainsi les sacraliser.
Leur fabrication est considérée comme un acte hautement méritoire, rayonnant sur le concepteur des amulettes, mais aussi sa famille ou la zone de production.
Elle est réalisable par des laïcs, mais toujours supervisée par des religieux. En effet, le processus de conception doit se conformer à des règles précises de choix du site d'extraction de la terre, offrandes aux esprits du sol, délimitation magique, purification / spiritualisation de la matière, récitation de mantras, gestes symboliques codifiés (Mudras), insertion de rouleau de prière autour d'un mini "arbre de vie" et/ou de graines comme l'orge préalablement bénies.
Le rituel de consécration est le plus déterminant, il vise à intégrer définitivement la divinité dans les Tsa Tsa estampés de son image. Le Maître de cérémonie doit nécessairement pratiquer et donc incarner la divinité représentée, en vertu du fait qu'il est capable d'inviter une Qualité transcendante de l'Esprit à se manifester dans un support physique tangible.
Une fois installée dans son image, la divinité est indissociable du Tsa Tsa qui la personnifie.
En fonction de son pouvoir et de sa nature, le Tsa Tsa peut être conservé sur un autel, dans un reliquaire Ghau portatif (pour renforcer sa relation étroite avec lui et obtenir sa protection durant ses déplacements), placé dans un Stupa ou dans une statue pour la "charger", entreposé dans un Tsa Khang (maison accueillant les Tsa Tsa de Lamas conçus durant leurs pratiques Ngondrö), immergé dans un cours d'eau pour plus largement dispenser ses pouvoirs bénéfiques et ainsi éviter les renaissances défavorables à la faune aquatique, placé dans une cache naturelle comme une grotte ou sur un haut sommet, offert à un lieu de pèlerinage.

Zoom sur...

• Paradoxalement, malgré leur beauté indéniable et leur finesse, la plupart des Tsa Tsa sont voués à être dissimulés hors de la vue des fidèles, parce que l'esthétisme de ces objets n'est pas là pour flatter les sens ou l'ego, mais bien pour témoigner de la beauté de l'acte propiatoire que constitue leur confection, puis leur dédicace.