Tsa Tsa de Chenrezig

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Grande amulette votive tibétaine "Tsa Tsa" de couleur brune, figurant le Bodhisattva de la compassion "Chènrézi".
Elle a été moulée manuellement en terre argileuse, puis recouverte d'un engobe vitrifié sombre sur sa face avant.

Chènrézi (= celui qui regarde vers le bas avec un œil immuable) est ici sous sa forme à quatre bras (Cha shipa), assis en Dhyãnãsana sur un piédestal Padmapitha à simple corolle.
Il est caractérisé par ses deux bras principaux à hauteur de poitrine, les mains jointes en Añjali mudrā autour d'un Norbu (= joyau qui exauce les vœux pour l'accomplissement du bonheur de tous les êtres)
Il porte donc au plus proche de son cœur la Bodhicitta (la grande compassion, la plus haute Qualité, la perfection de toutes les vertus, l'essence même de l' entraînement du Bodhisattva)
Ses deux bras latéraux brandissent à droite un Threngwa (= Mala permettant de tirer les entités du Samsara, mais aussi expression de la promesse de Chènrézi de se manifester continuellement d'une multitude de manières au bénéfice des êtres dans la souffrance, comme l'élan perpétuel de compter les perles de ces rosaires) et à gauche un Padma (lotus symbole à la fois de son Bouddha tutélaire Amitabha, de la connaissance qui s'élève au dessus du désir-attachement, mais aussi la capacité du Bodhisattva à agir au milieu des imperfections du monde manifesté, sans en être souillé)
Ses quatre bras sont également une projection des quatre incommensurables (qualités morales aux bienfaits et bénéfices illimités : Maitrī, Karuṇā, Muditā, Upekṣā ou amour, compassion, joie, équanimité)
La déesse Tara (= celle qui sauve) née d'une larme de Chènrézi, est une de ses émanations, tout comme S.S. le Dalaï Lama)

Zoom sur...

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  Les Tsa Tsa sont fabriqués en état de méditation, en récitant des Mantras et en grand nombre, afin de garnir les Stupas ou les statues ou les Tsa Khang (maisons accueillant les Tsa Tsa de Lamas conçus durant leurs pratiques Ngondrö)
  Symboliquement, les Tsa Tsa témoignent de la transformation de l'Esprit : ils sont une matérialisation d'une détermination à atteindre l'Eveil. Chaque Tsa Tsa est un acte de dévotion qui prend corps, un jalon sur le chemin, un pouvoir à transmettre.
  En fabriquer permet d'accumuler de grandes quantités de mérites (pour soi, sa famille et l'entourage) et de lever les obstacles au Dharma.
  A l'effigie d'une divinité, le Tsa Tsa est ramené par le pèlerin et collectionné sur son autel (ou porté dans un Ghau pour les plus petits)
  Théoriquement leur composition intègre de la terre de sites sacrés et des cendres humaines de crémation.