Tsa Tsa de Guhyasamaja en Yab Yum

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Cette belle amulette tibétaine "Tsa Tsa" de couleur sombre est âgée de plus de cent ans. Elle a été réalisée à partir de terre argileuse crue compressée et séchée.
Elle figure Guhyasamāja (= assemblage de principes cachés) une des huit émanations de Bouddha, pour soutenir le pratiquant sur le chemin vers l'Eveil et en désagréger les résistances : ce sont les Heruka (=buveurs de sang)

Guhyasamāja est un Heruka particulièrement important pour les disciplines tantriques, comme divinité protectrice de l'école Geluk et comme divinité de méditation (Yidam) En effet, le "Guhyasamaja tantra" est le précieux texte racine le plus ancien du Vajrayana, qui traite du "corps subtil" et des méthodes internes spéciales (Anuttarayoga) visant à descendre vers la claire lumière de l'Esprit.
Sur notre Tsa Tsa, Guhyasamaja est en Yab Yum (union) avec sa parèdre Sparshavajra. Il est assis en Padmāsana sur un socle un socle Padma-pitha à simple corolle.
Son visage est triple (seigneur des 3 Vajras : corps-paroles-esprit), ses bras au nombre de six : quatre brandissent les attributs des Bouddhas Amoghasiddhi (Khadga-épée flamboyante), Vairocana (Cakra-roue), Ratnasambhava (Triatna-joyaux), Amitabha (Padma-lotus) et les deux sur sa poitrine qui enserrent sa parèdre tiennent un Drilbu-cloche (vacuité) et un Dorjé (moyens habiles et attribut d'Akshobhya)
Un Tsa Tsa est un moulage d'argile fabriqué en état de méditation, en récitant des Mantras et en grand nombre, afin de garnir les Stupas ou les statues ou les Tsa Khang (maisons accueillant les Tsa Tsa de Lamas conçus durant leurs pratiques Ngondrö)
Symboliquement, le Tsa Tsa témoigne de la transformation de l'Esprit : il est une matérialisation d'une détermination à atteindre l'Eveil. Chaque Tsa Tsa est un acte de dévotion qui prend corps, un jalon sur le chemin, un pouvoir à transmettre. En fabriquer permet d'accumuler de grandes quantités de mérites (pour soi, sa famille et l'entourage) et de lever les obstacles à l'étude du Dharma.
A l'effigie d'une divinité, le Tsa Tsa est ramené par le pèlerin et collectionné sur son autel (ou porté dans un Ghau)

Zoom sur...

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  Ici ce Tsa Tsa était sans doute destiné à un rite funéraire visant à incorporer dans l'argile des cendres de l'empreinte papier du défunt, à la suite des lectures quotidiennes des textes pour le guider dans les Bardos. Car nous pouvons voir au dos la présence rare de graines d'orge dans le Tsa Tsa non cuit, ce qui peut aboutir à une germination, une façon traditionnelle tibétaine de souligner l'impermanence de notre état dans le cycle du Samsara vie-mort-renaissance.
  Ce type de Tsa Tsa funéraire est ensuite déposé dans des lieux sacrés.