Fine amulette ovoïde tibétaine "Tsa Tsa" produite à partir de terre argileuse de couleur brique, cuite et enduite d'un engobe brun sombre. Elle est consacrée à Dreukar (= la libératrice blanche) ou Śitatārā ou Chinta Chakra (= la roue qui exauce tous les souhaits) Ce Bodhisattva féminin est nommé communément "Tara blanche".
Identifiable par sa posture assise en Padmāsana (unité et stabilité intérieure) sur un piédestal Padmapitha à simple corolle minutieusement dessiné. Sa main droite esquisse le geste du don Varada mudrã (signe de charité, compassion, pardon qui répand dans le monde des bienfaits illimités) tandis que sa main gauche à hauteur du cœur saisie la tige d'un lotus qui vient fleurir au-dessus de son épaule (indication extérieure de ses Qualités d'Eveil intrinsèques pleinement épanouies)
Sa tête est auréolée d'un disque lunaire rayonnant (l'expansion infinie du bonheur véritable) Le corps tout entier est entouré d'une aura projetant des flammèches de haute énergie vibratoire, rappelant que Tara nous apparait ici en Sambhogakāya (corps glorieux archétypal et parfait du Bodhisattva) dans sa blancheur immaculée puisqu'elle a ôté un à un tous les voiles d'illusion ou d'ignorance entravant la vacuité éternellement lumineuse. Elle est dotée de sept yeux : sur le visage (les trois portes vers la libération ou Vimoksa mukha que sont la transcendance des formes conceptuelles, des discriminations, de la nature propre des choses ou des phénomènes), mais également sur les mains et les pieds (la Bodhicitta en mouvement par la dynamique des quatre incommensurables ou Apramāna que sont l'amour, la compassion, la joie, l'équanimité)
Tara blanche est par ailleurs une de trois divinités de "longue vie" avec Amitayus et Namgyelma. En cela, ses représentations sont offertes par les disciples à leurs maîtres, afin de susciter une longue vie en tant que guides spirituels vers la libération. La pratique de Tara blanche est commune à toutes les écoles du bouddhisme tibétain, elle a un pouvoir de guérison (dans le sens de réparation, renouvellement, réalignement, dissipation des peurs sur la durée de l'existence) et elle est regroupée dans la classe de tantra "Kriya", car les rituels d'actions de purifications, propreté, disciplines du corps physique et de paroles pacifiées favorisent la stabilité de la santé.
Les Tsa Tsa ont principalement un usage de "porte-bonheur" que l'on transporte avec soi ou que l'on place dans des reliquaires, des statues,... pour bénéficier de leurs différentes vertus en résonance avec l'effigie de la divinité. Les Tsa Tsa sont façonnées dans des moules sacrés en bronze (Koupar), à partir de terre argileuse, d'eau et de substances reliques comme par exemple les cendres de crémation d'un Lama ou bien les feuilles d'un arbre de la Bodhi.
En tant qu'incarnation d'initiative dévotionnelle pure, la production de Tsa-Tsa est considérée comme une action hautement méritoire rayonnant sur le concepteur des amulettes, mais aussi plus largement sur sa famille ou la zone de fabrication.