Grande amulette Tsa Tsa tibétaine moulée dans une terre argileuse grise et recouverte d'un engobe brun sur sa face avant. Sa forme triangulaire peu commune résulte du positionnement pyramidal de trois personnages dans des mandorles, assis sur des piédestaux Padmapitha à simple corolle.
Le Bouddha historique Sâkyamuni occupe le sommet. En posture Vajrasana, il réalise le Bhumisparsha Mudra de la main droite (geste d'appeler la terre à témoin de son Eveil) En dessous à gauche se tient le Bouddha Ratnasambhava (= né du Joyau), un des cinq Jinas (vainqueurs) Sa main gauche révèle le Ratna (Joyau), tandis que la droite accomplit le geste du don (Varada-mudrā) Pour le pratiquant Mahayaniste, Ratnasambhava est l'incarnation de la sagesse de l'égalité, celle qui transcende l'illusion de la dualité objet-sujet et qui mène à la source unique de la Vacuité. Ce faisant, le sentiment d'équanimité qui se développe dans sa visualisation et ses mantras va progressivement anéantir l'orgueil, la cupidité sclérosante laisse place à l'abondance illimitée de l'Esprit libre de tout attachement.
Le troisième personnage en dessous à droite est Guru Rinpotché (= le précieux Maître), autrement connu sous le nom de Padmasambhava (= né du Lotus) Sa présence aux côtés des deux Bouddhas démontre sa place toute particulière aux yeux des tibétains. En effet, son histoire légendaire lui donne une stature suprahumaine, notamment d'émanation du Bouddha Amitabha. Il est le pendant ésotérique de Sâkyamuni, le fondateur du premier monastère au Tibet (Samyé de l'école ancienne Nyingmapa), le Maître Dzogchen par excellence, le conquérant de tous les démons et Nagas, la source de Trésors spirituels (Termas) cachés dans l'Esprit ou matériellement dans des lieux sûrs protégés par des Dākinīs (notamment Tashi Tseringma et ses 4 sœurs soumises au Dharma) qui seront découverts aux moments favorables par la lignée de ses disciples (Tertöns)